- calembredaine
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• 1745; altér. de calembourdaine, mot dial., même rad. que calembour♦ Vieilli; surtout au plur. Propos extravagant et vain; plaisanterie cocasse. ⇒ baliverne, sornette, sottise.Synonymes :- bêtise- fadaise- sornettecalembredainen. f. Propos fantaisiste, dénué de bon sens.⇒CALEMBREDAINE, subst. fém.Souvent au plur., fam. Propos extravagant, ridicule ou trompeur; action un peu folle. Synon. bourde, sornette, faux-fuyant. Débiter des calembredaines (Ac. 1798-1932). Grand diseur de calembours et de calembredaines monacales (G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 317). Grand amateur de calembredaines et de contes rabelaisiens (L. FEBVRE, Combats pour l'hist., 1906-52, p. 257) :• Plus les histoires sont égrillardes, plus elles enchantent ces bourgeois [de Fez] si graves en apparence : ils ont le goût de la gaudriole, des jeux de mots, des calembredaines.J. et J. THARAUD, Fez ou les Bourgeois de l'Islam, 1930, p. 48.— Spéc. [chez Barbey d'Aurevilly] S'en aller en calembredaine. [En parlant d'un événement] Échouer. Mon rendez-vous avec Mme L. s'en va en calembredaine (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1839, p. 372).Rem. On rencontre ds la docum. calembredener, verbe intrans. Dire des calembredaines (cf. J. RICHEPIN, Flamboche, 1895, p. 66).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1798 (Ac.). Le 2e élément -bredaine est à rattacher à tout un groupe de termes dial. de la famille de bredouiller (FEW t. 1, p. 541a); à l'appui de cette origine, les formes de Suisse romande ds Pat. Suisse rom., et norm. (MOISY); la forme calembourdaine (Genevois ds Pat. Suisse rom.) est issue du croisement avec bourde « plaisanterie, parole en l'air » de la même sphère sém.; v. aussi GUIR. Étymol., pp. 15-16. Le 1er élément est obscur; il est peut-être à identifier avec le préf. péj. ca-, cal(i)- (v. caboche), dont il serait une forme nasalisée; cf. pic. calaimberdaine (CORBLET). L'hyp. de GUIR., loc. cit., qui, rapprochant calem- du wallon calaude « babillarde », calauder « bavarder » et du pic. calender « dire des balivernes », tous empr. au flam. kallen « bavarder » (v. FEW t. 16, p. 298a) suppose un verbe caller, fait difficulté du point de vue phonét. et géogr., et rend improbable pour ce mot la thèse d'une composition tautologique (caller + brediner). Fréq. abs. littér. :35. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 199.
calembredaine [kalɑ̃bʀədɛn] n. f.ÉTYM. 1798; altér. de calembourdaine, dial., même rad. que calembour. → Calembour.❖1 Propos extravagant et vain; plaisanterie cocasse. ⇒ Bourde, sornette, sottise. || Dire, débiter des calembredaines (→ Battologie, cit.).♦ Par ext. || Faire des calembredaines. ⇒ Bêtise, sottise.2 Chose, action si peu sérieuse qu'elle en est dérisoire.1 Nos généraux fabuleux avaient inventé une magnifique calembredaine, la carapace. Cette calembredaine était une bien curieuse tentative pour se défendre contre les fléaux modernes (l'artillerie) avec un procédé romain. Donc, on se serrait les uns contre les autres à quarante ou cinquante, en faisant le gros dos.Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, 1934, p. 55.2 On peut se battre pour des passions confuses, on ne peut pas — vous voyez ce que je veux dire ? — se battre toujours pour des calembredaines. Ça finit par la vente des journaux gauchistes sur les boulevards; non certes par manque de courage ! mais parce que ce courage ne rencontre jamais son ennemi.Malraux, les Chênes qu'on abat, 1971, p. 212.
Encyclopédie Universelle. 2012.